C'est le chaos. Je ne vois aucun autre mot qui puisse décrire la terreur qui se trame par-ici. Nous sommes au Bangladesh. Entre l'Inde et le Bangladesh. Ma mère, mes frères et moi dormions paisiblement dans le trou d'un arbre mort, collés les uns contre les autres lorsque le rugissement de deux mâles surgirent. Dont celui de mon père. Je levai la tête, et observait tout autour de moi. J'étais terrifiée ce n'était pas normal. Mon père ne faisait jamais la guerre, alors, pourquoi ces feulements ? Ma mère dressa la tête, oreilles en avant. Elle nous ordonna de nous cacher comme il le fallait, et partit rejoindre mon père. Elle était très courageuse. Elle se battait souvent contre divers animaux pour nous défendre. Ma mère n'avait peur de rien. Pas même de la mort. Je commençai à me cacher sous des broussailles. Puis j'entendis un sifflement. Un espèce de bruit sourd... J'entendis mon père hurler de douleur. Puis son frère. Des feulements continuaient à retentir, les oiseaux s'envolèrent d'un coup, un seul, les rongeurs se faufilai partout. Même une sorte de petite souris qui s'installa, tremblante entre mes pattes avant. Je l'aurai bien éventrée pour en boire le sang et manger la chair, mais j'étais tout aussi terrifiée qu'elle. Je ne savais pas ce qu'il se passait, pourquoi je n'entendais plus les grognement de mon père. Tout les lourdes pattes de ma mère se firent entendre. Elle chargeait contre quelque chose... Mes yeux s'emplirent de larmes lorsque je l'entendit hurler à la mort. Je perdis tout notion spacio-temporelle. Ma mère était mon pilier, mon repère, et ni ses pas ni ses cris parvenaient à mes oreilles.

« - MAMAN ! MAMAN OÙ ES-TU ?! NE ME LAISSE PAS !! »

Mes frères sortirent un par un, pour tenter de sauver ma mère de la chose inconnue. Un par un je les entendis se tétaniser de douleur. Puis plus rien. Pas un battement de cœur. Sauf le mien, celui de la souris et celui de l'inconnu, qui se rapprochait terriblement de moi. Il n'y en avait pas un... Mais trois. Sans savoir ce que je faisais, j'attrapai la souris par la queue, et couru me faufiler dans un tronc d'arbre mort couché. Finalement, je pu découvrir l'horreur qui venait de se passer. Trois cobras venaient d'attaquer ma famille entière à coup de venin. Ils étaient tous morts. Les cobras avaient si faim qu'ils n'avaient mangé aucun membre de ma famille, juste un membre par-ci, une queue par-là, et tous les autres morts. L'un des serpents d'approcha de mon tronc. Je me cachai du mieux que je pouvais, lorsque je sentit un pinsement, puis plus rien. Le bruit d'un fusil et plus rien. Le serpent n'avait pas eu le temps de m'injecter la dose de venin mortelle qu'un homme l'avait tué. Bam ! Bam ! Les deux autres étaient morts. Le peu de poison que j'avais reçu me paralysa très vite, le feu s'installa en moi, dans tous mon organisme. Si les humains faisaient vite, ils pourraient me sauver... Moi qui déteste les humains. Je pu voir le visage de la première qui me pris dans ses bras, et je m'endormis.

« - Je peux la prendre, Kara ? »
« - Oui, tu as eu un sacré réflexe, tu lui as sûrement sauvé la vie, Silv.  Injecte lui de l'anti-poison, on rentre au Ranch d'urgence. Cette petite tigresse te doit la vie, elle sera tienne.»