Après m'être occupée de Sengar, je décidai de rejoindre la maison pour jeter un œil à mon courrier, et faire un peu de paperasse nécessaire au bon fonctionnement de mon Ranch. Mon cottage étant dans le domaine du Ranch, comme beaucoup de cottages ici, je pris une des nombreuses mini-voiturette de golf, et rentrai à la maison ainsi, profitant du soleil. Quel bonheur de traverser tout ce que j'avais fait construire, et que j'avais aidé à bâtir de mes propres mains. Voir ces animaux épanouis alors qu'ils étaient voués à une mort certaine, ou étiquetés à une espèce en voie disparition était une euphorie apaisante. J'avais nourri le petit monde, soigné les blessés, et je rentrai chez moi.

Je me garai sur l'allée de petits cailloux blanc devant ma villa, ce qui émit un bruit de petits fracas. Je cherchai du regard Schenzy, ma guéparde apprivoisée, mais rien, je ne la voyais pas. Où était-elle encore, la coquine ? Elle devait s'amuser à se cacher, ou bien dormait-elle ? A moins qu'elle ne m'attendait avec impatience derrière la porte. Je sortis de la voiturette, et réajustai mes longs cheveux blonds sous ma casquette de base-ball bleue. Je me mis face à la porte en PVC blanche et introduisit ma clé. Clic, clac ! J'ouvris la porte, la refermai derrière moi. Pas de Schenzy.

«  -Mais, où est-elle la vagabonde... Elle est là ! »

J'étais bien couché sur le lit de ma maîtresse, Kara. Elle était partit faire le tour des enclos des autres animaux, comme elle le faisait plusieurs fois par jour. Moi, je passais toute ma journée à flemmarder sur le lit en attendant d'avoir ma ration de viande quotidienne. Aujourd'hui, Kara était partit un peu plus tôt que prévu car je savais qu'elle avait à la charge un petit bébé tigre, que je n'avais pas encore vu, et qu'elle passait plus de temps avec lui maintenant. Je ne me sentais pas jalouse, je savais ce que c'était que de vivre sans mère alors j'acceptais de partager Kara.

Alors pendant qu'elle s'occupait de Sengar, ainsi qu'elle l'appelait, je me prélassais sur la confortable couette de ma patronne. Je m'étirais et baillais, révélant mes crocs. Me redressant, je passais faire un tour dans toute la maison et m'installais devant la grande baie vitrée du salon. Un oiseau vint me berner et se posa donc près de la baie, dans le jardin. Soudain aux aguets, je me redressais et grognant, j'essayais de trouver une brèche dans la baie. Mais rien. Je me mis donc à gratter la baie vitrée en espérant la faire casser pour aller croquer le piaf. Mais rien n'y faisait. L'oiseau finit par redécoler, me laissant comme une con devant ma baie vitrée.

*Pfff, même pas drole*

Remontant dans la chambre de Kara, je m'installais sur la lit lorsqu'un bruit de gravas se fit entendre. Kara était revenu. Décidé à jouer à cache cache avec elle, je me glissais derrière les peluches qu'elle gardait toujours dans sa chambre et attendit qu'elle arrive dans sa chambre. J'entendis Kara partir dans la cuisine et ouvrir la chose qu'on appelle un frigo. Elle en sorti quoi? Pas la moindre idée. Mais je l'entendis parfaitement monter l'escalier qui menait à sa chambre. Mon piège se refermait doucement. Alors que je ne l'y attendais pas, ou du moins pas en si peu de temps, je vis une main passé devant mon champ de vision. Elle m'avait trouvé. Je me mis donc à jouer avec sa main sans pour autant y mettre les griffes. J'étais domestiquée et donc, je savais quand il fallait mettre les griffes et quand il ne fallait pas les mettre. Finalement Kara alla s'installer sur son matelas. L'accompagnant, je me couchais sur ses jambes.

"Je veux encore jouer."

Me relevant, je me mis à lui lécher le visage de ma grande langue bien râpeuse et bien baveuse.

Une fois que Schenzy avait bien joué, se sentant seule, elle me rejoint sur le matelas et s'installa tant bien que mal sur mes genoux. La petite me regardait avec tendresse. Elle entreprit de me lécher le visage, comme à son habitude. On voyait dans le fond de ses yeux qu'elle voulait jouer. Je décidai alors d'entraver un peu mon temps de travail pour jouer avec ma petite Schenzy. Je prit sa balle en mousse et sortit dans le jardin. Enfin, si l'on peut appeler cela un jardin... A partir du moment ou la terrasse de bois s'arrêtait, nous étions dans une étendue d'herbes séchées par le cagnard de la Californie. En bas de la petite colline où Schenz' et moi étions perchées, se trouvaient les différents enclos, la remise, l'infirmerie. De l'autre côté de la colline, se trouvait l'académie. J'ouvris en grand la baie vitrée. Il faisait tout de même une vingtaine de degrés. Je lançait la petite balle colorée, en vu d'admirer la vitesse phénoménale des foulées de ma petite princesse. J'avais toujours admiré la rapidité des guépard, mais ma Schenz', elle n'était pas n'importe lequel de ces guépard véloces.

« - Allez mon ange, montre ce que tu sais faire. »

Comme chaque fois, la balle dévala la pente de la colline. Mais je ne m'inquiétais jamais bien longtemps, Schenz' la rattrapai toujours sans aucun soucis. Sauf quand elle n'avait pas envie. Dans ces cas là, je retrouvai la balle dans la journée. J'avais confiance en ma féline, je savais qu'elle ne s'échapperait jamais. D'ailleurs, je la promenais régulièrement en laisse dans des endroits où ça ne craignait pas trop. Là, sur un coup de tête, je décidai de tenter de la promener dans le ranch en laisse. Ce n'était pas une première, loin de là, j'avais une entière confiance en elle. Elle savait que ma confiance était ce qu'elle détenait de plus précieux avec l'amour que je lui portait. Elle savait également que si elle s'amusait à empiéter sur notre confiance, elle ne l'aurait plus jamais. Oui, elle le savait très bien, et pour ça je pouvais être rassurée. Je rentrais dans le duplex, pris une bouteille d'eau, le sac de Schenz' avec sa gamelle pour boire, des petits gâteaux pour elle, des jouets, y mis la bouteille, puis prit son harnais et sa laisse. Je mis le sac dans la voiturette, puis appelai ma guéparde pour lui mettre son harnais. Je détestais les colliers, ça l'étrangle, ça laisse des marques dans son poil.

« - C'est partit, je vais te présenter Sengar, maintenant qu'il a repris du poil de la bête. On va d'abord se promener dans les alentours, d'accord ? »

Schenzy avait l'habitude de monter dans la voiturette de golf, lorsqu'il faisait beau on allait toujours se promener avec ça. C'était sympa, on prenait l'air et le soleil.

Kara se redressa et pris ma balle. Je me redressais en vitesse et la suivit en trottinant dans le jardin. Elle allait me lancer dans le jardin et j'allais devoir aller la chercher. J'adorais quand elle me lançait la balle en bas de la colline et que je devais courir pour aller la récupérer. Je pouvais ainsi faire preuve de la rapidité légère que l'on prêtait aux guépards. Ma patronne ouvrit la baie vitrée et me lança la balle. Aussitôt le premier rebond entendu, je me mis en position de chasse et d'un bond impressionnant, je me mis à courir après la balle. Je la rattrapais en vitesse et me mis à jouer avec un peu instant... Mais voilà, je dus surement y aller plus durement que d'habitude car j'arrachais assez vite un morceau de mousse. Soudain effrayé, je remontais moins vite la colline mais quand même assez rapidement. Arrivé au côté de Kara, je secouais la tête pour enlever le bout de mousse que j'avais de coincé autour d'un de mes crocs.

Alors que j'étais couché et occupé à enlever le morceau de mousse toujours coincé, Kara m'appela. Je ne l'avais même entendu partir. La fourbe, elle était partit où sans moi? Me redressant, secouant la tête pour enlever ce fichu morceau de mousse, je la rejoignis près de la voiturette. Je vis alors qu'elle avait pris mon sac. Toute contente, je lui laissais me passer mon harnais et m'attacher avec ma laisse. Je montais dans la voiturette et m'installais à ma place, juste à côté du conducteur. Pendant qu'elle démarrait, j'essayais toujours d'enlever ce satané morceau de mousse qui me lachait pas, comme un chewing gum collé à une basket.

"Hep, besoin d'aide."

Voulant de l'aide et sachant comment me faire comprendre, j'ouvris la gueule et posais ma patte gauche sur la cuisse de Kara. Espérons qu'elle comprenne vite parce que ce morceau de mousse commençait à m'énerver.

« - La petite tigresse, là, c'est Jyra. Nous allons juste à côté. »

Je me garai en travers du chemin. Il n'y avait encore aucun employé, aucun élève aujourd'hui. Je sortit du véhicule, et appelai Schenzy. Je pris mon énorme trousseau de clé, et, trouvant la clé 88, j'ouvris l'enclos de Sengar. Je demandais à Schenz' de rester calme. Je refermai la grille entre elle et moi, et partit chercher le petit Sengar, pour le lui faire sentir. Sengar était le fils de notre regrettée Scarlett.

« -Reste là ma fille, je vais chercher Sengar, je reviens. Sengar ! Viens bébé ! »

Je savais qu'il allait venir, il adorait avoir de la compagnie.

Je crois pouvoir dire que Kara avait compris ce que je lui avais demandé. Elle m'ouvrit donc la gueule et en vitesse, je n'eus plus le le morceau de mousse dans la gueule. Remerciant Kara, je lui donnais une grande lichette sur la joue. J'étais bien contente de ne pus avoir ce fichue morceau de mousse entre les crocs. Kara démarra la voiturette et je pris donc appuie sur le fourre tout devant moi et regardais le chemin que Kara et moi on fit. Jamais ce que Kara avait fait mais j'espérais avoir assez vite un compagnon. Parce qu'il n'y avait aucun guépard autre que moi et cela m'ennuyait beaucoup. Non pas que j'étais vieille maos mon corps me taraudait à chaque début des chaleurs et je savais que Kara voulait me faire avoir des enfants. C'était aussi mon rêve le plus intéressant. Nous finîmes par passer devant plusieurs enclos et je finis même par grogner en passant devant l'enclos des gorilles. Ces créatures me cassaient les oreilles. Je finis par croiser un autre félin, une petite tigresse. Je me redressais et regardais Kara. Elle me parla et je compris un mot: Jyra. Ce devait être le prénom de la tigresse. Kara finit par se garer et m'appela. Je descendis donc du véhicule et la rejoignis près de la porte d'un enclos. Elle finit par ouvrir la porte de l'enclos mais me laissa à l'extérieur. Me mettant sur mes pattes arrières, je posais mes pattes avant sur la porte en grillage. Je connaissais l'odeur qui régnait dans l'enclos. C'était celle du fils de Scarlett, Sengar. J'avais vécu avec Scarlett avant sa mort.

"M'oublie pas!"

Je me décollais de la porte et m'assis alors tranquillement, attendant que Kara revienne.